Depuis 6 mois, sur l'arrondissement de Lens, dans le Pas de Calais, le réseau créé le 15 novembre 2010, a permis une redéfinition des violences au sein du couple.

 

La participation des différentes composantes professionnelles œuvrant dans l'accompagnement des situations de violences conjugales (accompagnant soit l'adulte (entendu comme pouvant être la victime, l'auteur, ou ... les deux à la fois), le couple, les enfants, les familles, les professionnels, ...) alliée à la diversité des domaines professionnels représentés (police, gendarmerie, parquet, justice, sanitaire, social, humanitaire, soins psychique, ...) a permis l'émergence d'un nouveau regard posé sur les violences conjugales.

La révélation de l’ampleur des violences conjugales est récente puisqu’elle date de 2000. Il s’agit de l'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF) réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 6 970 femmes âgées de 20 à 59 ans.

 

La découverte de l’ampleur du phénomène remonte donc à … 12 ans !

 

12 ans plus tard, si certaines évolutions sont réelles, la prise en charge des situations de violences conjugales est pour le moins encore en pleine construction. L’urgence à réagir face à cette problématique sociétale nous a conduits, en premier, à protéger les victimes. Au fur et à mesure des réflexions, l’auteur a été pris en considération.

Depuis 5 ans, les enfants font l’objet d’une attention plus grande. Ces dernières années, la prise en charge des couples et des familles se développe. Ainsi, l’évolution de la prévention et de la lutte contre les violences conjugales s’effectue vers un agrandissement du champ de vision des intervenants, passant de la personne victime au système conjugal puis familial.

 2012 sera peut être l’année où le champ de vision englobera les professionnels accueillant du public.

 

Ainsi, la charte du réseau à entrainé une redéfinition des concepts:

 

« La diversité des situations et des formes de violences conjugales, le particularisme de la sphère conjugale et familiale, nécessitent un faisceau d’approches incluant l’intervention envers l’adulte victime, le responsable des violences, les enfants, le couple, la famille, mais aussi les intervenants...dans des champs de compétence aussi divers que le sanitaire, le judiciaire, le social, le thérapeutique...

La diversité des cadres de mission, des expériences et des pratiques favorisent la richesse et la pertinence des accompagnements. Toutefois, ces acteurs proposent des interventions cloisonnées sans que leur coordination et la continuité des parcours individuels soient systématiquement assurées.

Le réseau est une première réponse à ce besoin d’échange, de partage, de coordination et de mise en complémentarité.

Notre volonté affichée est de mettre en place tous les moyens possibles (existants ou à créer) au service des personnes et des professionnels rencontrant des situations de violences conjugales. Pour cela, le réseau est ouvert à l’ensemble des acteurs souhaitant s’impliquer dans la prévention et la lutte contre les violences conjugales et propose une réflexion englobant les contextes dans lesquels apparaissent et se développent ces violences : sociétal, culturel, familial, …".

 

La définition des violences conjugales devient alors, grâce à cette ouverture d'esprit qui caractérise le réseau:

 

La violence conjugale regroupe toutes les formes de violences susceptibles de s’exercer entre deux personnes s’étant définies à un moment donné comme un couple.

 

La simplicité de cette définition cache en fait la grande complexité des situations de violences conjugales. Ainsi, le réseau a permis d'éclairer la grande variabilité des couples à transaction violente, à mettre en lien avec la très grande variabilité des couples en général !

 

En effet, il n'existe pas (loin de là) une façon d'aimer et d'être aimé. Tout au contraire, il semble qu'il n'existe pas une définition de l'amour mais que chacun a sa définition de l'amour. Ce constat illustre que le désir de créer un couple après la rencontre amoureuse n'est pas le fait du hasard.

 

Elle est le résultat d'une articulation de deux constructions du monde qui arrivent (plus ou moins longtemps) à se compléter l'une-l'autre.

 

Face à ces multiples couples où la violence s'exprime, une réponse unique n'est pas réaliste. Ainsi, sur le territoire du réseau, les réponses sont multiples et complémentaires.