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Dans ce contexte extraordinaire que nous traversons actuellement,
l’État met en place un dispositif d’accompagnement des femmes victimes
de violences conjugales en période de confinement dans des centres
commerciaux.
Je vous propose en image le document concernant le
point d'accueil éphémère auquel l'association Accueil 9 de cœur
participe en collaboration avec nos partenaires de France Victime, du
Planning Familial et de Solfa afin de le diffuser autour de vous le plus
largement possible.
Le point d'accueil et d'écoute se situe au centre commercial Aushopping de Noyelles Godault.
Plus exactement, Auchan a mis à disposition deux salles pour favoriser un accueil le plus chaleureux possible.
Pour y accéder, le plus simple est de s'adresser aux personnels
d'Auchan (notamment les agents de sécurité assurant l’accueil du public
du centre commercial).
Nous restons à votre disposition
(07.83.38.10.57) pour toutes questions concernant notamment ce
dispositif mais aussi concernant les situations de violences conjugales
sur l'arrondissement de Lens.
Depuis 2010, l'association Accueil 9 de cœur anime le premier réseau transversal de prévention et de lutte contre les violences conjugales.
Cette aventure prend aujourd'hui un nouveau virage. Vous êtes plus que jamais invité à venir participer à cette évolution. Pour cela, nous vous proposons le compte rendu de la dernière réunion du réseau et vous invitons le 25 octobre 2012 à 9h30 à la MDS de Bully les Mines.
Depuis le début de la civilisation, la connaissance
scientifique et philosophique est le résultat d’un cheminement.
Celui-ci peut se résumer par :
Aller des certitudes vers le doute car au final,
c’est lorsque l’on doute que l’on devient créatif.
D’une certaine manière, le point de départ de l'acquisition de connaissances scientifiques consiste
à résumer le plus simplement possible les choses. Par exemple : La terre
est plate.Nous sommes au centre de
l’univers. Le monde est séparé en deux (chrétiens/musulmans, jeunes/vieux,
campagnards/citadins ; français/roms,etc.) ; …
D'une autre manière, le moteur de l'acquisition scientifique consiste à s’autoriser à remettre en causes nos
croyances afin d’entrevoir l’ensemble de la réalité. Par exemple : La
terre n’est pas au centre de l’univers, nous ne sommes peut être pas seuls dans
l’univers.Le monde est beaucoup plus
complexe que ce que nous sommes capable de voir, ... nous portons tous une potentielle violence en
nous, …
Il en est ainsi de la violence conjugale.
Ne pouvant la comprendre, pendant des siècles, nous
l’avons niée ou banalisée (vision simple du monde). Puis, les avancées sociales et les
guerres ont permis à des féministes courageuses de changer le monde : les
femmes sont devenues des personnes à part entières avec des droits.
De façon certaine, La violence conjugale est alors
une équation simple à résoudre : sauvons et protégeons les femmes victimes
d’hommes monstrueux. (Catégorisation du monde en deux polarités).
Puis, l’expérience des 10 dernières années a permis
d’entrevoir que la violence conjugale est bien plus complexe que cela ! Il
n’existe pas une violence conjugale mais une multitude de violences conjugales.
D’ailleurs, pourrait-il en être autrement ?
Au début de ma carrière professionnelle, j’ai
moi-même tenté de comprendre comment accompagner ces personnes avec comme
unique définition femme-victime/homme-bourreau.
Je ne
comprenais pas alors :
pourquoi une
majorité de femmes retournaient retrouver leur « bourreau » ? pourquoi la
violence s’exerçait aussi dans les couples de même sexe ? pourquoi des
hommes étaient aussi victimes de violences conjugales ? etc …
A cette époque, je ne pouvais pas concevoir un lien
entre l’amour, ce merveilleux sentiment qui nous relie à l’autre et la
violence, cette force brutale qui annihile l’autre.
Ainsi, lorsque je rencontrais des femmes, des hommes
et des enfants, souvent ma définition de la violence conjugale ne fonctionnait
pas. Au fur et à mesure de ces constats, j’ai commençais à entrevoir la
complexité.
En effet, jusqu’à preuve du contraire, la violence
conjugale a comme particularité de concerner … les couples ! (qu’ils
soient conjugué au présent, au passé ou même au futur). En dehors des couples,
la violence ne peut pas être conjugale …
Mais alors, c’est quoi la
« violence conjugale » ?
Dans le concept de « violence
conjugale », il y a la notion de « violence » mais aussi la
notion de « conjugalité », donc de « couple ». Ne pas
prendre en considération cette spécificité peut se révéler « contre
productif » pour ces personnes.
Un couple c’est une entité à part
entière ! Être en couple ce n’est pas être à deux, c’est plus que
cela ! C’est en quelque sorte un groupe d’appartenance ! C’est pour cela que le couple
devient si prégnant aujourd’hui. Il est un des derniers bastions social dans un
monde de plus en plus individualiste.
" L’appartenance sociale
est une aspiration essentielle de l’humain. Elle lui procure un effet de
reconnaissance et constitue un élément de son identité. L’appartenance est le
signe d’un lien humain et d’une place parmi les autres. " (Devillard,
2000, p.40)
La violence conjugale, c’est donc
la présence de violence dans le couple (parfois dans les ex-couples…). Quelle
est alors la réponse apportée par la société ?
La société n'a eu comme réponse jusqu'à ces dernières années que la séparation
de ce même couple.
Ainsi la réponse à cette situation, c’est de mettre
à distance les protagonistes concernés. La société, à travers la loi impose la
séparation du couple (plainte, garde à vue, éloignement du conjoint, …).La réponse sociétale (autre groupe
d’appartenance!) est donc la mise à distance. Or, le couple est un lien
particulier d’appartenance. Donc la réponse est de séparer une entité liée,
soudée.
Peut on imaginer la violence
qu’entraine cette séparation (même lorsqu’elle est décidée par le
couple) ?
Imaginons un court instant que vous, moi, nous
tous vivons une relation amoureuse forte mais qui par moment dysfonctionne un
peu (comme dans tous les couples me direz vous !). Le lien entre nous deux
est « puissant », l’idée de vivre seul, sans l’autre est extrêmement
difficile.
Nous vivons alors, comme beaucoup,
une vie de couple perturbée par la vie (les deuils, le stress du travail, les
arrivées de nos chers enfants venant perturber notre fragile équilibre conjugal,
nos familles, nos amis, …). Face aux difficultés de la vie, notre couple nous
aide à ne pas sombrer. Cependant, notre relation dysfonctionne de plus en plus.
Nous sommes de plus en plus coincés
dans ce paradoxe : l’un des endroits où nous nous sentons exister le plus
nous fait souffrir de par son dysfonctionnement.
Lorsque ce dysfonctionnement n’est
plus supportable, l’un de nous envoie un signal de détresse à l’autre, aux
autres. Les « autres » (familles, amis, voisins, professionnels,…)
nous engagent alors plus ou moins fortement à nous séparer.
Ce conseil ne
génère t il pas de l’angoisse ?A-t-on écouté ce
que nous voulions ?
Et lorsque l’on
sera séparé, serons nous réellement plus heureux ?Comment vivre
sans mon groupe d’appartenance dans lequel se nourri mon identité
sociale ?
Comment me
positionner contre ceux qui m’aident, m’écoutent, m’aiment et pour celui ou
celle que j’aime mais avec qui la vie peut devenir par moment impossible ?
Si je décide de
faire ce que j’ai réellement envie, après mon couple, ne risque-je-pas de
perdre ma famille, mes amis, … ?Etc.…
Que de tortures
psychologiques !!!! Que de violences rajoutées à la souffrance du
dysfonctionnement de mon couple.
Et maintenant, remplaçons le mot
dysfonctionnement par le mot violence. N’est ce pas souvent la même
chose ?
J’ai alors commencé à rencontrer des couples. Et là,
j’ai pu comprendre à quel point nous les humains sommes complexes.
C’est quoi cet
objet bizarre que l’on appelle couple ? Y a-t-il un
couple-type? Comment peut-on
aimer et être violent ?
En fait, un couple, c’est deux histoires qui se
conjuguent. La violence conjugale, c’estune conjugaison de deux vies qui fonctionne avec la violence.
Et, à ce sujet, je souhaiterai vous citer Gustav
Parking qui nous dit : « Vivre à deux, c’est essayer de résoudre des
problèmes qu’on n’aurait pas tout seul ! ».
Donc la conjugalité, c’est plus que 1 + 1 !!!
C’est ma femme, moi et notre couple … en cela, c’est déjà une aventure risquée
qui fait la fortune des avocats spécialisés dans le divorce. (On imagine sans
peine l’angoisse quand en plus, on doit supporter la belle-famille ; qu’on
décide de faire un enfant ; que nos ados nous poussent dans nos
limites ; etc.).
J’ai alors rencontré toute sorte de couple :
Des couples mixtes, des couples de même sexe, des
couples avec un grand écart d’âges, des couples de personnes âgées, des couples
de jeunes, des couples vivant séparément, des couples recomposés où les anciens
conjoints errent comme des fantômes, des couples avec des handicaps moteurs, mentaux,
…
Il existe donc une constellation de couples sur
cette planète. Et il existe une myriade de dysfonctionnements conjugaux.
A un des
extrêmes de cette nébuleuse, existentdes couples où l’un est violent avec l’autre de manière despotique.
L’emprise y est de mise. Au cœur de cette
nébuleuse existent des couples où, de temps en temps, les rôles s’inversent.
L’emprise change rapidement de camp selon les sujets, le contexte, ... A l’autre
extrémité, se situent les couples où les disputes, de plus en plus fréquentes
engendrent des violences de plus en plus fortes de l’un voir des deux.
Et voyez vous, pour faciliter mon propos, j’ai du à
mon tour simplifier à l’extrême la réalité …
Actuellement,
dans certaines situations, nous confondons le symptôme et les causes de la
survenue de celui-ci.
Par exemple, si la séparation
permet d’arrêter la violence, elle ne fait que « s’attaquer » au
symptôme. La séparation permet l’arrêt de la violence (à tout coup, au moins
dans l’immédiateté). Cependant, si l’on fait le constat d’un retour au domicile
conjugale dans une majorité des cas, cela n’est il pas la preuve que la
séparation n’est pas en soi suffisante ?
Que dirait on d’un médecin que ne
guérirai pas la maladie mais atténuerai seulement les symptômes de cette maladie ?
Ex : j’ai un plombage dentaire qui est parti
depuis quelques jours. J’ai mal, je décide alors d’aller consulter mon
dentiste. Celui-ci, (pour illustrer mon propos !), me propose, lorsque je
lui explique que j’ai mal aux dents et même que cela me donne des migraines, un
anti migraineux comme traitement. Certes, la douleur diminue mais pensez vous
réellement que je sois guéris ? N’a-t-il pas seulement pris en compte les
symptômes (douleur) plutôt que les causes (problème dentaire) ?
Que me conseillez-vous ? De continuer les anti
douleurs ou de changer de dentiste ?…
Il en est ainsi des maladies
organiques, psychiques et relationnelle (si l’on croit qu’une maladie n’est que
l’une ce ces trois catégories … mais ça c’est une autre histoire …).
Cependant, il est évident que
l’arrêt de la violence ou l’atténuation des symptômes est une priorité.
Seulement, cela n’est pas suffisant, ce n’est que la première étape d’un
processus plus complexe de traitement des causes de l’apparition de la violence
conjugale.
D’un certain point de vue, la
violence conjugale, c’est la pire des solutions que le couple utilise pour
continuer à exister !
Lorsque ma relation conjugale
dysfonctionne, soit je quitte mon couple soit j’échafaude des solutions pour
faire perdurer mon couple.
La violence est alors une façon
(paradoxale à tout le moins !) de faire perdurer la relation conjugale. La
violence est alors le mode relationnel activé lorsque le couple est dans une
impasse relationnelle forte.
Comment permettre le passage du symptôme aux
causes ?
C’est là où cela se complique un
peu. D’emblé, lorsque nous accompagnons une personne, nous prenons le plus
grand soin à écouter ce qu’elle a à dire et ce qu’elle veut !
C’est là un positionnement qui
relève de l’éthique. Ce n’est pas à nous de décider. A elle de nous dire ce que
nous pouvons faire avec elle pour améliorer sa situation.
Notre premier « travail »
est donc un travail d’écoute.
Mme dit :
« je ne veux plus jamais le voir »
Une autre
personne dit : « je veux partir très loin, très vite »
Une autre
personne dit « je veux le quitter »
Etc. …
Que devons entendre ? Que
devons nous alors faire ?
Les chercheurs et experts de la
relation nous enseignent que la communication est l’échange d’information entre
deux personnes.
L’information c’est l’action
d'informer ou de s'informer.
Il s’agit donc d’une action, d’un
échange. Autrement, dit il s’agit d’une coaction de deux personnes en vue de
transfert en aller retour de données informatives.
La relation entre la personne et
nous même est donc une construction unique (elle serait forcément différente
avec moi plutôt qu’avec mon collègue). Cela signifie que ce que je comprends de
ce que me dit la personne est lié à ce que je suis (soit, au final, à ma
définition personnelle et unique de ce que doit être un couple !).
De plus, aujourd’hui, nous savons
que la communication ne concerne pas que ce qui passe par le langage. Le non
verbal a son mot à dire !
De façon schématique, la
communication, c’est 80% en quelque sorte de non verbal et 20 % de verbal !
Le non verbal, c’est les attitudes,
l’intonation de la voix, les actes, les silences, le rythme de la voix, etc …
Pour synthétiser, si l’on ne se fie
qu’au discours verbal, nous n’avons accès qu’à 20 % de l’information. Et, en
plus, ces 20% sont transformés par notre vision du monde !
Donc lorsque nous faisons notre
travail d’écoute, qu’écoutons-nous vraiment ?
Si une personne
dit : « je ne veux plus le voir » et qu’elle lui écrit des
lettres, des sms, que nous dit-elle ? Si une personne dit je veux partir
loin et vite sans réellement tout faire pour cela, que nous dit-elle ? Si une personne nous dit je veux le
quitter mais continue à s’informer sur ce qu’il fait, que nous dit elle ?
N’oublions pas que les histoires
d’amour nous transcendent tout autant qu’elles peuvent nous faire sombrer dans
la folie ; sachant que la folie et un mode de relation permettant de
supporter l’insupportable ! Ne soyons donc pas étonnés de l’incohérence,
de l’ambivalence, des changements, de ces personnes. Leur souffrance est telle
qu’elles survivent comme elles peuvent. Progressivement, j’ai compris que la
violence avait une fonction pour le couple. Ou plutôt qu’elle était la plus
mauvaise solution trouvée face au dysfonctionnement du couple.
Par
exemple, la violence permet: Que chacun reste à sa place, Que la dispute
s’arrête, De s’écarter
l’un de l’autre quand la fusion est trop grande et devientatrocement étouffante. Etc …
Chaque
couple, lors des thérapies, en me racontant leur dysfonctionnement, me permet
de voir à quoi sert la violence pour le maintien de leur conjugalité. Cette
même violence qui, pour eux, avant de me rencontrer était leur solution, est
devenue un poison presque mortel lorsqu’ils me rencontrent.
Ainsi,
s’il est plus facile et même rassurant de voir la violence conjugale uniquement
comme une victime sous l’emprise d’un bourreau, je me dois de vous dire que la
réalité est beaucoup plus vaste et complexe.
A l'occasion de la journée internationale de
lutte contre les violences faites aux femmes, l'association Accueil 9 de
coeur a organisé un premier colloque nommé "la violence conjugale à
l'épreuve des mots ".
Une réunion dont l'objectif était
d'exposer les réponses existantes en la matière dans la région, le
département et plus particulièrement dans le secteur de Lens - Liévin.
Quand on sait que neuf personnes du département ont perdu la vie l'an
dernier des suites des violences de leur conjoint ou ex-conjoint, un
nombre en augmentation et qui place la Pas-de-Calais en tête des
départements comptabilisant le plus d'homicide au sein du couple. Il
est donc important de fédérer les moyens mais surtout de réaffirmer la
nécessite de travailler en réseau autour des violences intra-conjugales.
C'est la volonté affichée et plus particulièrement recherchée par
Laurent Liotard dans sa nouvelle fonction de référent prévention et
lutte contre les violences conjugales. Ce colloque s'est tenu au
sein de L'IUT de Lens sous l'égide de Pierre de Bousquet, préfet du
Pas-de-Calais, de Brigitte Lamy, procureur du tribunal de Grande
Instance de Béthune et de Guy Delcourt député maire de Lens. Après
le mot d'accueil de Marc Demanze, directeur de l'association "Accueil 9
de coeur ", Guy Delcourt a prononcé un petit discours d'ouverture de la
séance. S'appuyant sur sa fonction de maire et donc ses prérogatives
d'officier de police judiciaire, il invite, incite les personnes
victimes de tels maux à venir se confier au maire ou à ses adjoints qui
sont capables d'apporter une solution, aux minima de les orienter.
S'adressant aux différents intervenants il conclura « il faut que l'on
mette nos moyens en commun, et que l'on y mette les moyens financiers
car la volonté je n'en doute pas est bien présente ».
Plus de 800 cas traités en 2009 Brigitte
Lamy a ensuite introduit le débat présentant le cadre juridique et
pénal. En terme de délinquance conjugale 818 cas ont été traités en 2009
au parquet de Béthune. Un chiffre important sachant qu'il reste
beaucoup de femmes, de personnes qui ne portent pas plainte. La
journée s'est poursuivie par l'intervention des nombreux intervenants,
psychologues, thérapeutes familial ou conjugal, éducateurs qui ont
présenté et débattu sur les grands thèmes tels l'accompagnement de la
victime de violences conjugales et la prise en charge de l'auteur de
comportements violents au sein du couple ou encore de l'accompagnement
thérapeutique des couples à transactions violentes sans oublier l'enfant
au coeur des violences conjugales. Autant de situations encadrées
par la loi, comme celle du 9 juillet 2010 qui vise à faciliter le dépôt
de plaintes par les femmes qui sont souvent freinées par la peur. L'une
des "mesures phares "de cette loi est « l'ordonnance de protection » qui
peut être délivrée par le juge aux affaires familiales et permet
d'attester de la réalité des violences subies et de mettre en place,
sans attendre, les mesures d'urgence comme éviction du conjoint violent,
relogement "hors de portée "du conjoint en cas de départ du domicile
conjugal. Il existe d'autres formes de violences outres conjugales
elles peuvent être : psychologiques ou au travail. Quelque soit la
violence, elle est inacceptable.
De l'amour à la mort...
L'histoire commence toujours par de l'Amour, puis la victime est
"isolée "par des critiques, harcèlements, pour qu'elle ne puisse plus
penser ; puis il y a le « conditionnement » par la frappe, les coups
tombent et à chaque fois qu'il y aura de la violence elle ne bougera
plus, se ressent aussi la "dépendance "de l'un ou de l'autre envers
l'autre. Une situation initiée par l'auteur certes mais entretenue et
même appuyée par la victime elle-même, par sa peur, une condition
appuyée aussi involontairement par l'entourage, "autorisée "par la
société. Si cette histoire vous ressemble il ne faut pas hésiter à
parler. La parole, se confier à quelqu'un, est la seule issue à ce
problème. Ne rien dire serait fatal. Dans tous les cas victimes ou témoins en cas de danger immédiat : composé le 17 (police secours).
Laurent Liotard ou
l'efficacité du réseau pour combattre les violences conjugales
jeudi
18.11.2010, 05:10 - PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE LAGEDAMON
Le réseau
déployé par Systemia, dont Laurent Liotard, est le responsable, devrait être le
premier socle de l'expérimentation.
| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |
L'an dernier, neuf personnes de notre département ont
été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, un nombre en augmentation et qui
place le Pas-de-Calais en tête des départements comptabilisant le plus
d'homicides au sein du couple. Face à ce triste constat, une expérimentation
nationale vient d'être lancée sur l'arrondissement de Lens, afin de créer un
réseau cohérent d'aide aux victimes de violences conjugales.
Cette expérimentation encore très abstraite a déjà un
visage : celui de Laurent Liotard, mandaté par l'État pour être le
« super-référent » dans la lutte contre les violences conjugales, un
sujet qu'il connaît bien puisqu'il est aussi responsable du centre de
consultations Systemia (lire ci-contre), qui accompagne les couples en
difficulté. Interview.
-
Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette expérimentation ?
« Il faut savoir qu'une circulaire de l'État a
mis en place depuis 2008 des référents pour les femmes victimes de violences
conjugales. Quatre ont été nommés dans le Nord, ils suivent une quarantaine de
dossiers et s'occupent de tout, de l'hébergement aux ressources de la victime.
Dans notre département, la préfecture a préféré s'appuyer sur un ensemble
d'acteurs que sur ces personnes référentes. »
- Pourquoi
l'arrondissement de Lens ?
« Parce que tous les indicateurs sont au rouge.
On estime qu'une cinquantaine de plaintes sont déposées chaque mois depuis le
début de l'année. »
- Quelle est
votre mission ?
« Mon rôle va être de créer, d'impulser et
d'animer un réseau d'acteurs autour de la prévention et de la lutte contre les
violences conjugales.
Pour le moment, il y a tout un puzzle de réponses
apportées, plus ou moins précises ou expertes, auprès des victimes, des auteurs
de violences, des enfants, il faut les coordonner. »
- À quoi
doit aboutir cette expérimentation ?
« À deux objectifs, qui visent bien sûr à
faciliter et améliorer la prise en charge. Le premier : constituer un
répertoire des bonnes pratiques pour tous les professionnels. Si on reprend
l'image du puzzle, il s'agit de délimiter les contours de chaque pièce pour
permettre qu'elles s'emboîtent. Une brochure doit aussi être réalisée et
distribuée au grand public pour indiquer le parcours à suivre, en cas de
violences conjugales. »
- Ce travail
ne vise-t-il que les professionnels ?
« Non, nous allons aussi développer des outils
pour détecter ces situations. Souvent, les victimes lancent des appels à l'aide
déguisés, à des interlocuteurs mal préparés. Une fois qu'ils pourront s'appuyer
sur un ensemble de symptômes, ils pourront mieux orienter vers le réseau
d'aide. Si ça marche, cette expérimentation doit ensuite être étendue à
l'ensemble du département. »
Cette article abord de façon succincte une partie du
travail effectué par l'équipe de Systémia.
NORD ECLAIR
MOBILISATION
Violences conjugales :
« un jour, j'ai dit stop »
Publié le jeudi 25 novembre 2010 à 06h00
On évalue à 1040 le nombre de victimes qui
portent plainte.
Haut du formulaireBas du
formulaire
À l'occasion de la journée de lutte contre les
violences conjugales, nous avons rencontré des femmes, réfugiées dans un centre
d'accueil d'urgence.
Elles disent l'engrenage, l'isolement, la peur, la
honte aussi.
FLORENCE TRAULLÉ > florence.traulle@nordeclair.fr
« On se lève le matin et on se dit : qu'est-ce
qui va m'arriver aujourd'hui ? ». Sylvie est arrivée dans ce foyer
d'accueil d'urgence il y a une petite semaine. Treize ans que cela durait.
Depuis le début, en fait. Les claques, les coups, les cris. « J'étais à
bout ». À l'entrée de la pièce où elle vit avec ses deux enfants, quelques
sacs avec des affaires emportées à la va-vite. Sylvie a fui l'appartement dans
lequel elle s'était installée depuis un an. Un an de harcèlement, de menaces.
« Il veut me tuer » . Jusqu'à ce jour où elle est allée à la police.
« Là, je me sentais en sécurité. J'ai porté plainte ». Il lui a fallu
du temps, beaucoup de temps pour en arriver là. « On a honte. On a peur.
Et on se dit que si on en parle, il frappera encore plus ».
Chantal aussi a longtemps hésité à parler. Avec ses
collègues fonctionnaires avec qui elle s'entendait bien ? Impossible.
« Même ma famille ne savait pas les deux tiers de ce que je vivais ».
C'est Lisa, sa fille de 11 ans, qui s'est confiée à des proches. Chantal parle
de « la peur d'être jugée. On se demande ce qu'on a fait. Pourquoi c'est
arrivé ».
Pour elle, tout a basculé il y a trois ans, quand elle est tombée malade.
« Il n'a pas accepté ma maladie ». Il y a eu « des disputes, des
coups aussi mais surtout des violences morales. Il y a des phrases qui sont
encore plus dures que des coups ». Comme souvent dans les violences conjugales,
le compagnon de Chantal a cherché à la couper de sa famille. Un isolement
contre lequel elle a lutté, qui la fragilisait.
Chantal n'avait jamais imaginé que ça lui arriverait à
elle. « On dit toujours : "la première fois qu'on sera tapée, on partira"
mais en fait, ce n'est pas si simple. Moi, quand c'est arrivé, je me suis dit :
"je suis dans un cauchemar. Je vais me réveiller" ». La peur
s'est insinuée dans sa vie. « Quand il partait travailler, j'étais bien.
Quand je savais qu'il allait revenir, c'était l'angoisse ». Il y avait
toujours des prétextes, absurdes bien sûr. « Les pâtes trop cuites, pas
assez cuites, n'importe quoi ». Lisa, sa fille de 11 ans, est une enfant
brillante à l'école, « très mûre pour son âge », dit sa mère. Quand
la violence verbale montait à la maison, Lisa essayait de ne pas entendre.
« Je me mettais sous la couette, je caressais mon chien ».
« La goutte d'eau »
Chantal est partie une première fois, l'année dernière
en décembre. Elle s'est réfugiée quelques semaines chez sa soeur avant de
rentrer au domicile conjugal. Elle a essayé. Cru qu'il allait changer. Que ça
pouvait se réparer. Son mari avait promis. « Début août, il y a eu la
goutte d'eau qui a fait déborder le vase. À ce moment-là, j'ai dit stop.
J'avais peur pour moi mais surtout pour l'équilibre de ma fille. Il ne s'en est
jamais pris à elle mais elle a été témoin de tout cela... ». Chantal est
repartie. Définitivement, cette fois. « La première fois, ce n'était pas
si clair ». Elle a demandé le divorce, espère pouvoir récupérer
l'appartement où ils vivaient. Elle n'est sûre de rien. Elle tente de se
reconstruire. C'est fragile. Elle se bat pour Lisa.
Maryam est une autre de ces femmes au parcours fracassé par la violence. Elle
vivait à l'autre bout de la France, avec son mari, afghan comme elle. Un
mariage arrangé quand elle n'avait que 15 ans. Maryam a vécu chez ses
beaux-parents. « Ça s'est bien passé pendant un mois » mais, très
vite, elle a subi ces derniers, réclamé à son mari de pouvoir vivre dans un
lieu à eux. « Je faisais tout pour lui, pour qu'il n'y ait pas
d'histoires ». Elle a subi son mépris, son indifférence, puis sa violence.
Elle raconte ce jour où il l'a « claquée contre une fenêtre, jetée à
terre, bourrée de coups de pied ». Ses enfants ont assisté à la scène.
« Je n'avais personne pour demander de l'aide ».
« Je me suis même excusée... »
Un médecin avait son cabinet dans l'immeuble où elle
vivait. Il lui a conseillé de porter plainte. Elle a fait le 17. « La
police est venue. Ils m'ont emmenée au commissariat. Ils m'ont dit de ne pas
rester chez moi, d'aller dans un foyer ». Maryam a finalement retiré sa
plainte.
« Je ne voulais pas qu'il aille en prison. Je n'avais pas le courage de
ça. Je me suis même excusée auprès de lui... ». Un jour, elle a eu le
courage. Elle est partie « avec une valise de vêtements, pas d'argent,
rien du tout ». w Les prénoms ont été modifiés
Une loi « satisfaisante sur le papier »
mais...
La loi du 9 juillet dernier a renforcé l'arsenal
juridique pour lutter contre les violences conjugales mais, si elle reconnaît
ses avancées, Me Carine Delaby-Faure doute des moyens de la justice pour
l'appliquer. Explications. De la difficulté de prouver ce qu'on subit...
Avocate à la fois pénaliste et spécialisée dans le droit de la famille, M e
Carine Delaby-Faure reconnaît que, par la nouvelle loi de juillet 2010,
« les pouvoirs publics ont voulu trouver un angle pour protéger
immédiatement les victimes de violences qui ont décidé de parler ». Une
loi « satisfaisante et séduisante sur le papier » mais « comment
l'appliquer réellement ? Je reste très circonspecte. » Désormais, le
juge peut, dans l'urgence, prendre une ordonnance de protection qui permet
l'éloignement du conjoint violent et l'attribution provisoire du logement à la
victime. Le magistrat doit « déterminer s'il y a un danger. Le texte
n'impose pas de preuves. Il s'agit d'une procédure contradictoire dans laquelle
les deux parties sont entendues. » Nouveauté, dans cette procédure,
« la victime peut aussi dissimuler sa nouvelle adresse, c'est une vraie
avancée. » Reste toute la difficulté « d'apprécier une suspicion de
violence conjugale, en urgence, sans éléments de preuve ». Pour que les
victimes de violences puissent bénéficier des avancées de la nouvelle loi,
« cela suppose des délais d'audiencement rapides » . Me Delaby-Faure
évoque ce dossier récent dans lequel elle a déposé un référé-violence pour
lequel l'audience a été fixée... deux mois plus tard : « trop long
pour ma cliente qui a dû partir de chez elle. Il y a un vrai problème de
moyens. Les tribunaux ont déjà tellement de mal à gérer les flux classiques de
dossiers... » Les victimes de violences conjugales qui osent porter
plainte sont évaluées à environ 10 % de celles (et ceux, car les hommes
sont aussi concernés) qui les subissent. C'est très peu. Et « à Lille,
actuellement, quand les violences ne sont pas jugées trop graves, la réponse
pénale est souvent un rappel à la loi prononcé, dans son bureau, par un délégué
du procureur ». Pas de renvoi devant le tribunal correctionnel « et
donc le risque d'un sentiment d'impunité pour l'auteur des violences et
d'incompréhension pour la victime » . Une réponse qu'elle n'estime
« pas adaptée », raison pour laquelle Me Delaby-Faure est de ceux qui
plaident pour « exclure toute mesure alternative au passage devant le
tribunal. Il faut officialiser les choses ». Parmi les nouveautés de la
loi de juillet 2010, la création d'un délit de violence psychologique. Là
encore, un progrès « mais le problème sera de prouver le harcèlement tel
que défini par la loi et la relation de cause à effet avec l'état de la
victime. Les violences psychologiques sont très sournoises et leurs auteurs
sont souvent très manipulateurs... » wFl.T.
Laurent, psychothérapeute : « Les femmes
sont plus fortes qu'elles ne le croient »
17 personnes sont mortes sous les coups de leur
conjoint, l'année dernière dans la région. Faute, peut-être, de ne pas avoir
réussi à appeler à l'aide. Ou de ne pas avoir été écoutées. Un centre
thérapeutique lensois y travaille depuis 2009. Quand Laurent Liotard parle
violences conjugales, il n'aborde ni arme, ni coup, ni cri. Juste des larmes
qui coulent, quelques sourires, timides. Et surtout, de l'amour. Sa première
question ? « Vous l'aimez encore ? » Laurent Liotard ne tergiverse
pas. « Les femmes qui ont déjà opté pour la séparation avant la
consultation sont minoritaires. Beaucoup arrivent ici en nous demandant de
l'aide pour stopper la violence, mais pas pour arrêter leur couple. Elles
disent encore aimer leur conjoint. Mais ça, elles ne peuvent pas le dire à leur
entourage ou à l'assistante sociale. On les prendrait pour des folles. »
Une menace de divorce ou de dépôt de plainte marque souvent leurs premiers
appels à l'aide. Systémia, le centre de psychothérapie où exerce Laurent, est
né voilà deux ans des efforts de l'association lensoise 9 de Coeur, des
financeurs (dont l'État et la CAF) et de trois de ses collègues. Un logement
parmi les autres de la rue Saint-Antoine, à Lens, remis à neuf. Dans la
« grande salle d'écoute », du jaune, des arbres et des papillons sur
les murs, sept chaises en cercle, des mouchoirs prêts sur la table basse.
« On a voulu rendre le lieu agréable », explique Laurent. Agréable
mais aussi discret - juste un panneau à l'entrée -, pour « une démarche
compliquée ». Les séances chez Systémia durent une heure, une fois par
mois. Six suffisent en général. Un premier rendez-vous est fixé avec la
personne violentée (un homme pour trois femmes), pour un
« diagnostic ». « On cherche à savoir si le lien de couple
existe encore, s'il y a eu des traumatismes antécédents, peut-être dans
l'enfance. La personne finit par se lâcher, elle raconte toute son histoire.
Alors, on décide si on est apte ou pas à mener la psychothérapie. » Le
seul cas où Systémia se sait incompétente, et réoriente : les relations de
« violence extrême ». Laurent Liotard ne s'épanche pas sur les
détails. Aider l'adulte avant le parent Deuxième étape, la rencontre avec le
conjoint violent. « Les hommes y sont souvent réticents au départ. Puis,
par amour, quand il en reste, ils acceptent. » C'est le moment, selon le
professionnel, « où toutes les barrières du couple sautent ».
« Nous sommes leur miroir. C'est comme ça qu'ils peuvent avancer à
deux. » Systémia n'impose aucun objectif. « Nous ne sommes pas des
guérisseurs. Nous sommes plutôt des décrypteurs. » Les femmes, affirme
Laurent, « sont fortes. Plus qu'elles ne le croient ». « On leur
démontre qu'elles ont les capacités de rebondir, que ça soit seule ou
non. » Leurs enfants, premières « victimes » des violences
conjugales pour le professionnel, doivent rester à l'écart. Tout au moins au
début de la psychothérapie. « Pour aider l'enfant, il faut avant tout
s'occuper du parent. Et un parent, c'est un adulte, qui doit composer avec les
trois entités que sont lui-même, son conjoint et son couple. » Ensuite
vient leur tour de s'exprimer. Dans le Pas-de-Calais, 9 personnes sont
mortes en 2009 sous les coups de leur conjoint. Ils étaient 8 dans le
Nord. Un triste record national. De plus, un tiers de ces homicides concerne
des ex. Quand tout est allé trop loin, quand la séparation est inéluctable,
Systémia s'attache donc à suivre après la séparation chaque violent et
violenté. S'il faut apprendre à « repropulser ce qui s'est cassé »,
il faut aussi apprendre à « se démarier ».wJ.F.
Laurent Liotard ou
l'efficacité du réseau pour combattre les violences conjugales
jeudi
18.11.2010, 05:10 - PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE LAGEDAMON
Le réseau
déployé par Systemia, dont Laurent Liotard, est le responsable, devrait être le
premier socle de l'expérimentation.
| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |
L'an dernier, neuf personnes de notre département ont
été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, un nombre en augmentation et qui
place le Pas-de-Calais en tête des départements comptabilisant le plus
d'homicides au sein du couple. Face à ce triste constat, une expérimentation
nationale vient d'être lancée sur l'arrondissement de Lens, afin de créer un
réseau cohérent d'aide aux victimes de violences conjugales.
Cette expérimentation encore très abstraite a déjà un
visage : celui de Laurent Liotard, mandaté par l'État pour être le
« super-référent » dans la lutte contre les violences conjugales, un
sujet qu'il connaît bien puisqu'il est aussi responsable du centre de
consultations Systemia (lire ci-contre), qui accompagne les couples en
difficulté. Interview.
-
Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette expérimentation ?
« Il faut savoir qu'une circulaire de l'État a
mis en place depuis 2008 des référents pour les femmes victimes de violences
conjugales. Quatre ont été nommés dans le Nord, ils suivent une quarantaine de
dossiers et s'occupent de tout, de l'hébergement aux ressources de la victime.
Dans notre département, la préfecture a préféré s'appuyer sur un ensemble
d'acteurs que sur ces personnes référentes. »
- Pourquoi
l'arrondissement de Lens ?
« Parce que tous les indicateurs sont au rouge.
On estime qu'une cinquantaine de plaintes sont déposées chaque mois depuis le
début de l'année. »
- Quelle est
votre mission ?
« Mon rôle va être de créer, d'impulser et
d'animer un réseau d'acteurs autour de la prévention et de la lutte contre les
violences conjugales.
Pour le moment, il y a tout un puzzle de réponses
apportées, plus ou moins précises ou expertes, auprès des victimes, des auteurs
de violences, des enfants, il faut les coordonner. »
- À quoi
doit aboutir cette expérimentation ?
« À deux objectifs, qui visent bien sûr à
faciliter et améliorer la prise en charge. Le premier : constituer un
répertoire des bonnes pratiques pour tous les professionnels. Si on reprend
l'image du puzzle, il s'agit de délimiter les contours de chaque pièce pour
permettre qu'elles s'emboîtent. Une brochure doit aussi être réalisée et
distribuée au grand public pour indiquer le parcours à suivre, en cas de
violences conjugales. »
- Ce travail
ne vise-t-il que les professionnels ?
« Non, nous allons aussi développer des outils
pour détecter ces situations. Souvent, les victimes lancent des appels à l'aide
déguisés, à des interlocuteurs mal préparés. Une fois qu'ils pourront s'appuyer
sur un ensemble de symptômes, ils pourront mieux orienter vers le réseau
d'aide. Si ça marche, cette expérimentation doit ensuite être étendue à
l'ensemble du département. »