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Tag - violence conjugale - SYSTEMIA CONSULTATION

Tag - violence conjugale

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mercredi 29 avril 2020

Le point d'accueil et d'écoute Violences Conjugales se situe au centre commercial Aushopping de Noyelles Godault.

Dans ce contexte extraordinaire que nous traversons actuellement, l’État met en place un dispositif d’accompagnement des femmes victimes de violences conjugales en période de confinement dans des centres commerciaux.

Je vous propose en image le document concernant le point d'accueil éphémère auquel l'association Accueil 9 de cœur participe en collaboration avec nos partenaires de France Victime, du Planning Familial et de Solfa afin de le diffuser autour de vous le plus largement possible.

Le point d'accueil et d'écoute se situe au centre commercial Aushopping de Noyelles Godault.

Plus exactement, Auchan a mis à disposition deux salles pour favoriser un accueil le plus chaleureux possible.

Pour y accéder, le plus simple est de s'adresser aux personnels d'Auchan (notamment les agents de sécurité assurant l’accueil du public du centre commercial).

Nous restons à votre disposition (07.83.38.10.57) pour toutes questions concernant notamment ce dispositif mais aussi concernant les situations de violences conjugales sur l'arrondissement de Lens.

jeudi 4 octobre 2012

Reprise des travaux du Réseau de Prévention et de Lutte Contre les Violences Conjugales

Depuis 2010, l'association Accueil 9 de cœur anime le premier réseau transversal de prévention et de lutte contre les violences conjugales.

Cette aventure prend aujourd'hui un nouveau virage. Vous êtes plus que jamais invité à venir participer à cette évolution. Pour cela, nous vous proposons le compte rendu de la dernière réunion du réseau et vous invitons le 25 octobre 2012 à 9h30 à la MDS de Bully les Mines.

Bonne lecture !

Réseau de Prévention et de Lutte contre les Violences Conjugales

jeudi 30 juin 2011

de la violence de l'un envers l'autre à la violence conjugale

Depuis le début de la civilisation, la connaissance scientifique et philosophique est le résultat d’un cheminement.

Celui-ci peut se résumer par :


Aller des certitudes vers le doute car au final, c’est lorsque l’on doute que l’on devient créatif.


D’une certaine manière, le point de départ de l'acquisition de connaissances scientifiques consiste à résumer le plus simplement possible les choses. Par exemple : La terre est plate.  Nous sommes au centre de l’univers. Le monde est séparé en deux (chrétiens/musulmans, jeunes/vieux, campagnards/citadins ; français/roms,  etc.) ; …


D'une autre manière, le moteur de l'acquisition scientifique consiste à s’autoriser à remettre en causes nos croyances afin d’entrevoir l’ensemble de la réalité. Par exemple : La terre n’est pas au centre de l’univers, nous ne sommes peut être pas seuls dans l’univers.  Le monde est beaucoup plus complexe que ce que nous sommes capable de voir, ... nous portons tous une potentielle violence en nous, …


Il en est ainsi de la violence conjugale.


Ne pouvant la comprendre, pendant des siècles, nous l’avons niée ou banalisée (vision simple du monde). Puis, les avancées sociales et les guerres ont permis à des féministes courageuses de changer le monde : les femmes sont devenues des personnes à part entières avec des droits.


De façon certaine, La violence conjugale est alors une équation simple à résoudre : sauvons et protégeons les femmes victimes d’hommes monstrueux. (Catégorisation du monde en deux polarités).


Puis, l’expérience des 10 dernières années a permis d’entrevoir que la violence conjugale est bien plus complexe que cela ! Il n’existe pas une violence conjugale mais une multitude de violences conjugales. D’ailleurs, pourrait-il en être autrement ?


Au début de ma carrière professionnelle, j’ai moi-même tenté de comprendre comment accompagner ces personnes avec comme unique définition femme-victime/homme-bourreau.


 
Je ne comprenais pas alors :


 
pourquoi une majorité de femmes retournaient retrouver leur « bourreau » ?
 
pourquoi la violence s’exerçait aussi dans les couples de même sexe ?
 
pourquoi des hommes étaient aussi victimes de violences conjugales ?
 
etc …

A cette époque, je ne pouvais pas concevoir un lien entre l’amour, ce merveilleux sentiment qui nous relie à l’autre et la violence, cette force brutale qui annihile l’autre.


Ainsi, lorsque je rencontrais des femmes, des hommes et des enfants, souvent ma définition de la violence conjugale ne fonctionnait pas. Au fur et à mesure de ces constats, j’ai commençais à entrevoir la complexité.


En effet, jusqu’à preuve du contraire, la violence conjugale a comme particularité de concerner … les couples ! (qu’ils soient conjugué au présent, au passé ou même au futur). En dehors des couples, la violence ne peut pas être conjugale …


Mais alors, c’est quoi la « violence conjugale » ?


Dans le concept de « violence conjugale », il y a la notion de « violence » mais aussi la notion de « conjugalité », donc de « couple ». Ne pas prendre en considération cette spécificité peut se révéler « contre productif » pour ces personnes.


Un couple c’est une entité à part entière ! Être en couple ce n’est pas être à deux, c’est plus que cela ! C’est en quelque sorte un groupe d’appartenance ! C’est pour cela que le couple devient si prégnant aujourd’hui. Il est un des derniers bastions social dans un monde de plus en plus individualiste.


" L’appartenance sociale est une aspiration essentielle de l’humain. Elle lui procure un effet de reconnaissance et constitue un élément de son identité. L’appartenance est le signe d’un lien humain et d’une place parmi les autres. " (Devillard, 2000, p.40)


La violence conjugale, c’est donc la présence de violence dans le couple (parfois dans les ex-couples…). Quelle est alors la réponse apportée par la société ?


La société n'a eu comme réponse jusqu'à ces dernières années que la séparation de ce même couple.


Ainsi la réponse à cette situation, c’est de mettre à distance les protagonistes concernés. La société, à travers la loi impose la séparation du couple (plainte, garde à vue, éloignement du conjoint, …).  La réponse sociétale (autre groupe d’appartenance!) est donc la mise à distance. Or, le couple est un lien particulier d’appartenance. Donc la réponse est de séparer une entité liée, soudée.


Peut on imaginer la violence qu’entraine cette séparation (même lorsqu’elle est décidée par le couple) ?


 
Imaginons un court instant que vous, moi, nous tous vivons une relation amoureuse forte mais qui par moment dysfonctionne un peu (comme dans tous les couples me direz vous !). Le lien entre nous deux est « puissant », l’idée de vivre seul, sans l’autre est extrêmement difficile.


Nous vivons alors, comme beaucoup, une vie de couple perturbée par la vie (les deuils, le stress du travail, les arrivées de nos chers enfants venant perturber notre fragile équilibre conjugal, nos familles, nos amis, …). Face aux difficultés de la vie, notre couple nous aide à ne pas sombrer. Cependant, notre relation dysfonctionne de plus en plus.


Nous sommes de plus en plus coincés dans ce paradoxe : l’un des endroits où nous nous sentons exister le plus nous fait souffrir de par son dysfonctionnement.


Lorsque ce dysfonctionnement n’est plus supportable, l’un de nous envoie un signal de détresse à l’autre, aux autres. Les « autres » (familles, amis, voisins, professionnels,…) nous engagent alors plus ou moins fortement à nous séparer.

Ce conseil ne génère t il pas de l’angoisse ? A-t-on écouté ce que nous voulions ?

Et lorsque l’on sera séparé, serons nous réellement plus heureux ?
Comment vivre sans mon groupe d’appartenance dans lequel se nourri mon identité sociale ?

Comment me positionner contre ceux qui m’aident, m’écoutent, m’aiment et pour celui ou celle que j’aime mais avec qui la vie peut devenir par moment impossible ?

Si je décide de faire ce que j’ai réellement envie, après mon couple, ne risque-je-pas de perdre ma famille, mes amis, … ?  Etc.… Que de tortures psychologiques !!!! Que de violences rajoutées à la souffrance du dysfonctionnement de mon couple.

Et maintenant, remplaçons le mot dysfonctionnement par le mot violence. N’est ce pas souvent la même chose ?


J’ai alors commencé à rencontrer des couples. Et là, j’ai pu comprendre à quel point nous les humains sommes complexes.


C’est quoi cet objet bizarre que l’on appelle couple ? Y a-t-il un couple-type? 
Comment peut-on aimer et être violent ?

En fait, un couple, c’est deux histoires qui se conjuguent. La violence conjugale, c’est  une conjugaison de deux vies qui fonctionne avec la violence.


Et, à ce sujet, je souhaiterai vous citer Gustav Parking qui nous dit : «  Vivre à deux, c’est essayer de résoudre des problèmes qu’on n’aurait pas tout seul ! ».


Donc la conjugalité, c’est plus que 1 + 1 !!! C’est ma femme, moi et notre couple … en cela, c’est déjà une aventure risquée qui fait la fortune des avocats spécialisés dans le divorce. (On imagine sans peine l’angoisse quand en plus, on doit supporter la belle-famille ; qu’on décide de faire un enfant ; que nos ados nous poussent dans nos limites ; etc.).


J’ai alors rencontré toute sorte de couple :


Des couples mixtes, des couples de même sexe, des couples avec un grand écart d’âges, des couples de personnes âgées, des couples de jeunes, des couples vivant séparément, des couples recomposés où les anciens conjoints errent comme des fantômes, des couples avec des handicaps moteurs, mentaux, …


Il existe donc une constellation de couples sur cette planète. Et il existe une myriade de dysfonctionnements conjugaux.


 
A un des extrêmes de cette nébuleuse, existent  des couples où l’un est violent avec l’autre de manière despotique. L’emprise y est de mise.
 
Au cœur de cette nébuleuse existent des couples où, de temps en temps, les rôles s’inversent. L’emprise change rapidement de camp selon les sujets, le contexte, ...
 
A l’autre extrémité, se situent les couples où les disputes, de plus en plus fréquentes engendrent des violences de plus en plus fortes de l’un voir des deux.

Et voyez vous, pour faciliter mon propos, j’ai du à mon tour simplifier à l’extrême la réalité …


Actuellement, dans certaines situations, nous confondons le symptôme et les causes de la survenue de celui-ci.


Par exemple, si la séparation permet d’arrêter la violence, elle ne fait que « s’attaquer » au symptôme. La séparation permet l’arrêt de la violence (à tout coup, au moins dans l’immédiateté). Cependant, si l’on fait le constat d’un retour au domicile conjugale dans une majorité des cas, cela n’est il pas la preuve que la séparation n’est pas en soi suffisante ?


Que dirait on d’un médecin que ne guérirai pas la maladie mais atténuerai seulement les symptômes de cette maladie ?


Ex : j’ai un plombage dentaire qui est parti depuis quelques jours. J’ai mal, je décide alors d’aller consulter mon dentiste. Celui-ci, (pour illustrer mon propos !), me propose, lorsque je lui explique que j’ai mal aux dents et même que cela me donne des migraines, un anti migraineux comme traitement. Certes, la douleur diminue mais pensez vous réellement que je sois guéris ? N’a-t-il pas seulement pris en compte les symptômes (douleur) plutôt que les causes (problème dentaire) ?


Que me conseillez-vous ? De continuer les anti douleurs ou de changer de dentiste ? 


Il en est ainsi des maladies organiques, psychiques et relationnelle (si l’on croit qu’une maladie n’est que l’une ce ces trois catégories … mais ça c’est une autre histoire …).


Cependant, il est évident que l’arrêt de la violence ou l’atténuation des symptômes est une priorité. Seulement, cela n’est pas suffisant, ce n’est que la première étape d’un processus plus complexe de traitement des causes de l’apparition de la violence conjugale.


D’un certain point de vue, la violence conjugale, c’est la pire des solutions que le couple utilise pour continuer à exister !


Lorsque ma relation conjugale dysfonctionne, soit je quitte mon couple soit j’échafaude des solutions pour faire perdurer mon couple.


La violence est alors une façon (paradoxale à tout le moins !) de faire perdurer la relation conjugale. La violence est alors le mode relationnel activé lorsque le couple est dans une impasse relationnelle forte.


Comment permettre le passage du symptôme aux causes ?


C’est là où cela se complique un peu. D’emblé, lorsque nous accompagnons une personne, nous prenons le plus grand soin à écouter ce qu’elle a à dire et ce qu’elle veut !


C’est là un positionnement qui relève de l’éthique. Ce n’est pas à nous de décider. A elle de nous dire ce que nous pouvons faire avec elle pour améliorer sa situation.


Notre premier « travail » est donc un travail d’écoute.


Mme dit : « je ne veux plus jamais le voir »

Une autre personne dit : «  je veux partir très loin, très vite »

Une autre personne dit « je veux le quitter »

 
Etc. …

Que devons entendre ? Que devons nous alors faire ?


Les chercheurs et experts de la relation nous enseignent que la communication est l’échange d’information entre deux personnes.


L’information c’est l’action d'informer ou de s'informer.


Il s’agit donc d’une action, d’un échange. Autrement, dit il s’agit d’une coaction de deux personnes en vue de transfert en aller retour de données informatives.


La relation entre la personne et nous même est donc une construction unique (elle serait forcément différente avec moi plutôt qu’avec mon collègue). Cela signifie que ce que je comprends de ce que me dit la personne est lié à ce que je suis (soit, au final, à ma définition personnelle et unique de ce que doit être un couple !).


De plus, aujourd’hui, nous savons que la communication ne concerne pas que ce qui passe par le langage. Le non verbal a son mot à dire !


De façon schématique, la communication, c’est 80% en quelque sorte de non verbal et 20 % de verbal !


Le non verbal, c’est les attitudes, l’intonation de la voix, les actes, les silences, le rythme de la voix, etc …


Pour synthétiser, si l’on ne se fie qu’au discours verbal, nous n’avons accès qu’à 20 % de l’information. Et, en plus, ces 20% sont transformés par notre vision du monde !


Donc lorsque nous faisons notre travail d’écoute, qu’écoutons-nous vraiment ?


Si une personne dit : « je ne veux plus le voir » et qu’elle lui écrit des lettres, des sms, que nous dit-elle ?

Si une personne dit je veux partir loin et vite sans réellement tout faire pour cela, que nous dit-elle ?

Si une personne nous dit je veux le quitter mais continue à s’informer sur ce qu’il fait, que nous dit elle ?


N’oublions pas que les histoires d’amour nous transcendent tout autant qu’elles peuvent nous faire sombrer dans la folie ; sachant que la folie et un mode de relation permettant de supporter l’insupportable ! Ne soyons donc pas étonnés de l’incohérence, de l’ambivalence, des changements, de ces personnes. Leur souffrance est telle qu’elles survivent comme elles peuvent. Progressivement, j’ai compris que la violence avait une fonction pour le couple. Ou plutôt qu’elle était la plus mauvaise solution trouvée face au dysfonctionnement du couple.


Par exemple, la violence permet:

 
Que chacun reste à sa place,
 
Que la dispute s’arrête,
 
De s’écarter l’un de l’autre quand la fusion est trop grande et devient  atrocement étouffante.
 
Etc …

Chaque couple, lors des thérapies, en me racontant leur dysfonctionnement, me permet de voir à quoi sert la violence pour le maintien de leur conjugalité. Cette même violence qui, pour eux, avant de me rencontrer était leur solution, est devenue un poison presque mortel lorsqu’ils me rencontrent.

Ainsi, s’il est plus facile et même rassurant de voir la violence conjugale uniquement comme une victime sous l’emprise d’un bourreau, je me dois de vous dire que la réalité est beaucoup plus vaste et complexe.

jeudi 27 janvier 2011

voici en lien les travaux des groupes de réflexions du réseau de prévention et de lutte contre les violences conjugales de l'arrondissement de Lens.


premier comte rendu de la réunion du groupe Outils d’information à l’usage des professionnels et de communication à destination du public

compte rendu groupe Repérage et prévention des situations de violences conjugales

compte rendu groupe Prise en charge des situations de violences au sein du couple du 14 décembre 2010

compte rendu groupe Outils d’information à l’usage des professionnels et de communication à destination du public du 10 janvier 2011

compte rendu groupe Repérage et prévention des situations de violences conjugales du 13 janvier 2011

compte rendu groupe Prise en charge des situations de violences au sein du couple du 10 janvier 2011

lundi 27 décembre 2010

Radio CAMPUS !

vous pouvez réécouter l'émission de Radio Campus à propos des violences conjugales du 15 novembre 2010 :

101115_interview_radio_campus.pls

vendredi 3 décembre 2010

Article paru dans L'Avenir de l'Artois du 2 décembre 2010

Lens

Colloque

La violence conjugale à l'épreuve des mots

jeudi 02.12.2010, 14:00
Ce colloque s'est tenu à l'IUT de Lens. Ce colloque s'est tenu à l'IUT de Lens.

A l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, l'association Accueil 9 de coeur a organisé un premier colloque nommé "la violence conjugale à l'épreuve des mots ".


Une réunion dont l'objectif était d'exposer les réponses existantes en la matière dans la région, le département et plus particulièrement dans le secteur de Lens - Liévin. Quand on sait que neuf personnes du département ont perdu la vie l'an dernier des suites des violences de leur conjoint ou ex-conjoint, un nombre en augmentation et qui place la Pas-de-Calais en tête des départements comptabilisant le plus d'homicide au sein du couple.
Il est donc important de fédérer les moyens mais surtout de réaffirmer la nécessite de travailler en réseau autour des violences intra-conjugales. C'est la volonté affichée et plus particulièrement recherchée par Laurent Liotard dans sa nouvelle fonction de référent prévention et lutte contre les violences conjugales.
Ce colloque s'est tenu au sein de L'IUT de Lens sous l'égide de Pierre de Bousquet, préfet du Pas-de-Calais, de Brigitte Lamy, procureur du tribunal de Grande Instance de Béthune et de Guy Delcourt député maire de Lens.
Après le mot d'accueil de Marc Demanze, directeur de l'association "Accueil 9 de coeur ", Guy Delcourt a prononcé un petit discours d'ouverture de la séance. S'appuyant sur sa fonction de maire et donc ses prérogatives d'officier de police judiciaire, il invite, incite les personnes victimes de tels maux à venir se confier au maire ou à ses adjoints qui sont capables d'apporter une solution, aux minima de les orienter. S'adressant aux différents intervenants il conclura « il faut que l'on mette nos moyens en commun, et que l'on y mette les moyens financiers car la volonté je n'en doute pas est bien présente  ».

Plus de 800 cas traités en 2009
Brigitte Lamy a ensuite introduit le débat présentant le cadre juridique et pénal. En terme de délinquance conjugale 818 cas ont été traités en 2009 au parquet de Béthune. Un chiffre important sachant qu'il reste beaucoup de femmes, de personnes qui ne portent pas plainte.
La journée s'est poursuivie par l'intervention des nombreux intervenants, psychologues, thérapeutes familial ou conjugal, éducateurs qui ont présenté et débattu sur les grands thèmes tels l'accompagnement de la victime de violences conjugales et la prise en charge de l'auteur de comportements violents au sein du couple ou encore de l'accompagnement thérapeutique des couples à transactions violentes sans oublier l'enfant au coeur des violences conjugales.
Autant de situations encadrées par la loi, comme celle du 9 juillet 2010 qui vise à faciliter le dépôt de plaintes par les femmes qui sont souvent freinées par la peur. L'une des "mesures phares "de cette loi est « l'ordonnance de protection » qui peut être délivrée par le juge aux affaires familiales et permet d'attester de la réalité des violences subies et de mettre en place, sans attendre, les mesures d'urgence comme éviction du conjoint violent, relogement "hors de portée "du conjoint en cas de départ du domicile conjugal.
Il existe d'autres formes de violences outres conjugales elles peuvent être : psychologiques ou au travail. Quelque soit la violence, elle est inacceptable.

De l'amour
à la mort...

L'histoire commence toujours par de l'Amour, puis la victime est "isolée "par des critiques, harcèlements, pour qu'elle ne puisse plus penser ; puis il y a le « conditionnement » par la frappe, les coups tombent et à chaque fois qu'il y aura de la violence elle ne bougera plus, se ressent aussi la "dépendance "de l'un ou de l'autre envers l'autre. Une situation initiée par l'auteur certes mais entretenue et même appuyée par la victime elle-même, par sa peur, une condition appuyée aussi involontairement par l'entourage, "autorisée "par la société.
Si cette histoire vous ressemble il ne faut pas hésiter à parler. La parole, se confier à quelqu'un, est la seule issue à ce problème. Ne rien dire serait fatal.
Dans tous les cas victimes ou témoins en cas de danger immédiat : composé le 17 (police secours).

Claude ARRAULT

vendredi 26 novembre 2010

L'histoire est en route ... ou les débuts du travail en réseau

Laurent Liotard ou l'efficacité du réseau pour combattre les violences conjugales

jeudi 18.11.2010, 05:10 - PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE LAGEDAMON

Le réseau déployé par Systemia, dont Laurent Liotard, est le responsable, devrait être le premier socle de l'expérimentation.

| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

L'an dernier, neuf personnes de notre département ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, un nombre en augmentation et qui place le Pas-de-Calais en tête des départements comptabilisant le plus d'homicides au sein du couple. Face à ce triste constat, une expérimentation nationale vient d'être lancée sur l'arrondissement de Lens, afin de créer un réseau cohérent d'aide aux victimes de violences conjugales.

Cette expérimentation encore très abstraite a déjà un visage : celui de Laurent Liotard, mandaté par l'État pour être le « super-référent » dans la lutte contre les violences conjugales, un sujet qu'il connaît bien puisqu'il est aussi responsable du centre de consultations Systemia (lire ci-contre), qui accompagne les couples en difficulté. Interview.

- Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette expérimentation ?

« Il faut savoir qu'une circulaire de l'État a mis en place depuis 2008 des référents pour les femmes victimes de violences conjugales. Quatre ont été nommés dans le Nord, ils suivent une quarantaine de dossiers et s'occupent de tout, de l'hébergement aux ressources de la victime. Dans notre département, la préfecture a préféré s'appuyer sur un ensemble d'acteurs que sur ces personnes référentes. »

- Pourquoi l'arrondissement de Lens ?

« Parce que tous les indicateurs sont au rouge. On estime qu'une cinquantaine de plaintes sont déposées chaque mois depuis le début de l'année. »

- Quelle est votre mission ?

« Mon rôle va être de créer, d'impulser et d'animer un réseau d'acteurs autour de la prévention et de la lutte contre les violences conjugales.

Pour le moment, il y a tout un puzzle de réponses apportées, plus ou moins précises ou expertes, auprès des victimes, des auteurs de violences, des enfants, il faut les coordonner. »

- À quoi doit aboutir cette expérimentation ?

« À deux objectifs, qui visent bien sûr à faciliter et améliorer la prise en charge. Le premier : constituer un répertoire des bonnes pratiques pour tous les professionnels. Si on reprend l'image du puzzle, il s'agit de délimiter les contours de chaque pièce pour permettre qu'elles s'emboîtent. Une brochure doit aussi être réalisée et distribuée au grand public pour indiquer le parcours à suivre, en cas de violences conjugales. »

- Ce travail ne vise-t-il que les professionnels ?

« Non, nous allons aussi développer des outils pour détecter ces situations. Souvent, les victimes lancent des appels à l'aide déguisés, à des interlocuteurs mal préparés. Une fois qu'ils pourront s'appuyer sur un ensemble de symptômes, ils pourront mieux orienter vers le réseau d'aide. Si ça marche, cette expérimentation doit ensuite être étendue à l'ensemble du département. »

jeudi 25 novembre 2010

Article de Nord éclair

Cette article abord de façon succincte une partie du travail effectué par l'équipe de Systémia.

NORD ECLAIR

MOBILISATION

Violences conjugales : « un jour, j'ai dit stop »

Publié le jeudi 25 novembre 2010 à 06h00

On évalue à 1040 le nombre de victimes qui portent plainte.

Haut du formulaireBas du formulaire

À l'occasion de la journée de lutte contre les violences conjugales, nous avons rencontré des femmes, réfugiées dans un centre d'accueil d'urgence.

Elles disent l'engrenage, l'isolement, la peur, la honte aussi.

FLORENCE TRAULLÉ > florence.traulle@nordeclair.fr

« On se lève le matin et on se dit : qu'est-ce qui va m'arriver aujourd'hui ? ». Sylvie est arrivée dans ce foyer d'accueil d'urgence il y a une petite semaine. Treize ans que cela durait. Depuis le début, en fait. Les claques, les coups, les cris. « J'étais à bout ». À l'entrée de la pièce où elle vit avec ses deux enfants, quelques sacs avec des affaires emportées à la va-vite. Sylvie a fui l'appartement dans lequel elle s'était installée depuis un an. Un an de harcèlement, de menaces. « Il veut me tuer » . Jusqu'à ce jour où elle est allée à la police. « Là, je me sentais en sécurité. J'ai porté plainte ». Il lui a fallu du temps, beaucoup de temps pour en arriver là. « On a honte. On a peur. Et on se dit que si on en parle, il frappera encore plus ».

Chantal aussi a longtemps hésité à parler. Avec ses collègues fonctionnaires avec qui elle s'entendait bien ? Impossible. « Même ma famille ne savait pas les deux tiers de ce que je vivais ». C'est Lisa, sa fille de 11 ans, qui s'est confiée à des proches. Chantal parle de « la peur d'être jugée. On se demande ce qu'on a fait. Pourquoi c'est arrivé ».
Pour elle, tout a basculé il y a trois ans, quand elle est tombée malade. « Il n'a pas accepté ma maladie ». Il y a eu « des disputes, des coups aussi mais surtout des violences morales. Il y a des phrases qui sont encore plus dures que des coups ». Comme souvent dans les violences conjugales, le compagnon de Chantal a cherché à la couper de sa famille. Un isolement contre lequel elle a lutté, qui la fragilisait.

Chantal n'avait jamais imaginé que ça lui arriverait à elle. « On dit toujours : "la première fois qu'on sera tapée, on partira" mais en fait, ce n'est pas si simple. Moi, quand c'est arrivé, je me suis dit : "je suis dans un cauchemar. Je vais me réveiller" ». La peur s'est insinuée dans sa vie. « Quand il partait travailler, j'étais bien. Quand je savais qu'il allait revenir, c'était l'angoisse ». Il y avait toujours des prétextes, absurdes bien sûr. « Les pâtes trop cuites, pas assez cuites, n'importe quoi ». Lisa, sa fille de 11 ans, est une enfant brillante à l'école, « très mûre pour son âge », dit sa mère. Quand la violence verbale montait à la maison, Lisa essayait de ne pas entendre. « Je me mettais sous la couette, je caressais mon chien ».

« La goutte d'eau »

Chantal est partie une première fois, l'année dernière en décembre. Elle s'est réfugiée quelques semaines chez sa soeur avant de rentrer au domicile conjugal. Elle a essayé. Cru qu'il allait changer. Que ça pouvait se réparer. Son mari avait promis. « Début août, il y a eu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. À ce moment-là, j'ai dit stop. J'avais peur pour moi mais surtout pour l'équilibre de ma fille. Il ne s'en est jamais pris à elle mais elle a été témoin de tout cela... ». Chantal est repartie. Définitivement, cette fois. « La première fois, ce n'était pas si clair ». Elle a demandé le divorce, espère pouvoir récupérer l'appartement où ils vivaient. Elle n'est sûre de rien. Elle tente de se reconstruire. C'est fragile. Elle se bat pour Lisa.
Maryam est une autre de ces femmes au parcours fracassé par la violence. Elle vivait à l'autre bout de la France, avec son mari, afghan comme elle. Un mariage arrangé quand elle n'avait que 15 ans. Maryam a vécu chez ses beaux-parents. « Ça s'est bien passé pendant un mois » mais, très vite, elle a subi ces derniers, réclamé à son mari de pouvoir vivre dans un lieu à eux. « Je faisais tout pour lui, pour qu'il n'y ait pas d'histoires ». Elle a subi son mépris, son indifférence, puis sa violence. Elle raconte ce jour où il l'a « claquée contre une fenêtre, jetée à terre, bourrée de coups de pied ». Ses enfants ont assisté à la scène. « Je n'avais personne pour demander de l'aide ».

« Je me suis même excusée... »

Un médecin avait son cabinet dans l'immeuble où elle vivait. Il lui a conseillé de porter plainte. Elle a fait le 17. « La police est venue. Ils m'ont emmenée au commissariat. Ils m'ont dit de ne pas rester chez moi, d'aller dans un foyer ». Maryam a finalement retiré sa plainte.
« Je ne voulais pas qu'il aille en prison. Je n'avais pas le courage de ça. Je me suis même excusée auprès de lui... ». Un jour, elle a eu le courage. Elle est partie « avec une valise de vêtements, pas d'argent, rien du tout ». w Les prénoms ont été modifiés

Une loi « satisfaisante sur le papier » mais...

La loi du 9 juillet dernier a renforcé l'arsenal juridique pour lutter contre les violences conjugales mais, si elle reconnaît ses avancées, Me Carine Delaby-Faure doute des moyens de la justice pour l'appliquer. Explications. De la difficulté de prouver ce qu'on subit... Avocate à la fois pénaliste et spécialisée dans le droit de la famille, M e Carine Delaby-Faure reconnaît que, par la nouvelle loi de juillet 2010, « les pouvoirs publics ont voulu trouver un angle pour protéger immédiatement les victimes de violences qui ont décidé de parler ». Une loi « satisfaisante et séduisante sur le papier » mais « comment l'appliquer réellement ? Je reste très circonspecte. » Désormais, le juge peut, dans l'urgence, prendre une ordonnance de protection qui permet l'éloignement du conjoint violent et l'attribution provisoire du logement à la victime. Le magistrat doit « déterminer s'il y a un danger. Le texte n'impose pas de preuves. Il s'agit d'une procédure contradictoire dans laquelle les deux parties sont entendues. » Nouveauté, dans cette procédure, « la victime peut aussi dissimuler sa nouvelle adresse, c'est une vraie avancée. » Reste toute la difficulté « d'apprécier une suspicion de violence conjugale, en urgence, sans éléments de preuve ». Pour que les victimes de violences puissent bénéficier des avancées de la nouvelle loi, « cela suppose des délais d'audiencement rapides » . Me Delaby-Faure évoque ce dossier récent dans lequel elle a déposé un référé-violence pour lequel l'audience a été fixée... deux mois plus tard : « trop long pour ma cliente qui a dû partir de chez elle. Il y a un vrai problème de moyens. Les tribunaux ont déjà tellement de mal à gérer les flux classiques de dossiers... » Les victimes de violences conjugales qui osent porter plainte sont évaluées à environ 10 % de celles (et ceux, car les hommes sont aussi concernés) qui les subissent. C'est très peu. Et « à Lille, actuellement, quand les violences ne sont pas jugées trop graves, la réponse pénale est souvent un rappel à la loi prononcé, dans son bureau, par un délégué du procureur ». Pas de renvoi devant le tribunal correctionnel « et donc le risque d'un sentiment d'impunité pour l'auteur des violences et d'incompréhension pour la victime » . Une réponse qu'elle n'estime « pas adaptée », raison pour laquelle Me Delaby-Faure est de ceux qui plaident pour « exclure toute mesure alternative au passage devant le tribunal. Il faut officialiser les choses ». Parmi les nouveautés de la loi de juillet 2010, la création d'un délit de violence psychologique. Là encore, un progrès « mais le problème sera de prouver le harcèlement tel que défini par la loi et la relation de cause à effet avec l'état de la victime. Les violences psychologiques sont très sournoises et leurs auteurs sont souvent très manipulateurs... » wFl.T.

 

Laurent, psychothérapeute : « Les femmes sont plus fortes qu'elles ne le croient »

17 personnes sont mortes sous les coups de leur conjoint, l'année dernière dans la région. Faute, peut-être, de ne pas avoir réussi à appeler à l'aide. Ou de ne pas avoir été écoutées. Un centre thérapeutique lensois y travaille depuis 2009. Quand Laurent Liotard parle violences conjugales, il n'aborde ni arme, ni coup, ni cri. Juste des larmes qui coulent, quelques sourires, timides. Et surtout, de l'amour. Sa première question ? « Vous l'aimez encore ? » Laurent Liotard ne tergiverse pas. « Les femmes qui ont déjà opté pour la séparation avant la consultation sont minoritaires. Beaucoup arrivent ici en nous demandant de l'aide pour stopper la violence, mais pas pour arrêter leur couple. Elles disent encore aimer leur conjoint. Mais ça, elles ne peuvent pas le dire à leur entourage ou à l'assistante sociale. On les prendrait pour des folles. » Une menace de divorce ou de dépôt de plainte marque souvent leurs premiers appels à l'aide. Systémia, le centre de psychothérapie où exerce Laurent, est né voilà deux ans des efforts de l'association lensoise 9 de Coeur, des financeurs (dont l'État et la CAF) et de trois de ses collègues. Un logement parmi les autres de la rue Saint-Antoine, à Lens, remis à neuf. Dans la « grande salle d'écoute », du jaune, des arbres et des papillons sur les murs, sept chaises en cercle, des mouchoirs prêts sur la table basse. « On a voulu rendre le lieu agréable », explique Laurent. Agréable mais aussi discret - juste un panneau à l'entrée -, pour « une démarche compliquée ». Les séances chez Systémia durent une heure, une fois par mois. Six suffisent en général. Un premier rendez-vous est fixé avec la personne violentée (un homme pour trois femmes), pour un « diagnostic ». « On cherche à savoir si le lien de couple existe encore, s'il y a eu des traumatismes antécédents, peut-être dans l'enfance. La personne finit par se lâcher, elle raconte toute son histoire. Alors, on décide si on est apte ou pas à mener la psychothérapie. » Le seul cas où Systémia se sait incompétente, et réoriente : les relations de « violence extrême ». Laurent Liotard ne s'épanche pas sur les détails. Aider l'adulte avant le parent Deuxième étape, la rencontre avec le conjoint violent. « Les hommes y sont souvent réticents au départ. Puis, par amour, quand il en reste, ils acceptent. » C'est le moment, selon le professionnel, « où toutes les barrières du couple sautent ». « Nous sommes leur miroir. C'est comme ça qu'ils peuvent avancer à deux. » Systémia n'impose aucun objectif. « Nous ne sommes pas des guérisseurs. Nous sommes plutôt des décrypteurs. » Les femmes, affirme Laurent, « sont fortes. Plus qu'elles ne le croient ». « On leur démontre qu'elles ont les capacités de rebondir, que ça soit seule ou non. » Leurs enfants, premières « victimes » des violences conjugales pour le professionnel, doivent rester à l'écart. Tout au moins au début de la psychothérapie. « Pour aider l'enfant, il faut avant tout s'occuper du parent. Et un parent, c'est un adulte, qui doit composer avec les trois entités que sont lui-même, son conjoint et son couple. » Ensuite vient leur tour de s'exprimer. Dans le Pas-de-Calais, 9 personnes sont mortes en 2009 sous les coups de leur conjoint. Ils étaient 8 dans le Nord. Un triste record national. De plus, un tiers de ces homicides concerne des ex. Quand tout est allé trop loin, quand la séparation est inéluctable, Systémia s'attache donc à suivre après la séparation chaque violent et violenté. S'il faut apprendre à « repropulser ce qui s'est cassé », il faut aussi apprendre à « se démarier ».wJ.F.


 

jeudi 18 novembre 2010

L'importance de travailler en réseau dans la prévention et la lutte contre violences conjugales ... une idée qui avance !

Article La Voix du nord

Laurent Liotard ou l'efficacité du réseau pour combattre les violences conjugales

jeudi 18.11.2010, 05:10 - PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE LAGEDAMON

Le réseau déployé par Systemia, dont Laurent Liotard, est le responsable, devrait être le premier socle de l'expérimentation.

| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

L'an dernier, neuf personnes de notre département ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, un nombre en augmentation et qui place le Pas-de-Calais en tête des départements comptabilisant le plus d'homicides au sein du couple. Face à ce triste constat, une expérimentation nationale vient d'être lancée sur l'arrondissement de Lens, afin de créer un réseau cohérent d'aide aux victimes de violences conjugales.

Cette expérimentation encore très abstraite a déjà un visage : celui de Laurent Liotard, mandaté par l'État pour être le « super-référent » dans la lutte contre les violences conjugales, un sujet qu'il connaît bien puisqu'il est aussi responsable du centre de consultations Systemia (lire ci-contre), qui accompagne les couples en difficulté. Interview.

- Pouvez-vous nous rappeler la genèse de cette expérimentation ?

« Il faut savoir qu'une circulaire de l'État a mis en place depuis 2008 des référents pour les femmes victimes de violences conjugales. Quatre ont été nommés dans le Nord, ils suivent une quarantaine de dossiers et s'occupent de tout, de l'hébergement aux ressources de la victime. Dans notre département, la préfecture a préféré s'appuyer sur un ensemble d'acteurs que sur ces personnes référentes. »

- Pourquoi l'arrondissement de Lens ?

« Parce que tous les indicateurs sont au rouge. On estime qu'une cinquantaine de plaintes sont déposées chaque mois depuis le début de l'année. »

- Quelle est votre mission ?

« Mon rôle va être de créer, d'impulser et d'animer un réseau d'acteurs autour de la prévention et de la lutte contre les violences conjugales.

Pour le moment, il y a tout un puzzle de réponses apportées, plus ou moins précises ou expertes, auprès des victimes, des auteurs de violences, des enfants, il faut les coordonner. »

- À quoi doit aboutir cette expérimentation ?

« À deux objectifs, qui visent bien sûr à faciliter et améliorer la prise en charge. Le premier : constituer un répertoire des bonnes pratiques pour tous les professionnels. Si on reprend l'image du puzzle, il s'agit de délimiter les contours de chaque pièce pour permettre qu'elles s'emboîtent. Une brochure doit aussi être réalisée et distribuée au grand public pour indiquer le parcours à suivre, en cas de violences conjugales. »

- Ce travail ne vise-t-il que les professionnels ?

« Non, nous allons aussi développer des outils pour détecter ces situations. Souvent, les victimes lancent des appels à l'aide déguisés, à des interlocuteurs mal préparés. Une fois qu'ils pourront s'appuyer sur un ensemble de symptômes, ils pourront mieux orienter vers le réseau d'aide. Si ça marche, cette expérimentation doit ensuite être étendue à l'ensemble du département. »